samedi 21 avril 2012

L’aspiration et la grâce (article en plusieurs parties - partie 1)

Seuls deux pouvoirs, par leur conjonction, peuvent accomplir la grande et difficile tâche qui est le but de notre effort : une aspiration constante et infaillible appelant d’en bas et une Grâce suprême répondant d’en haut.

Mais la grâce suprême n’agira que dans les conditions de la lumière et de la vérité : elle n’agira pas dans les conditions imposées par le mensonge et l’ignorance. Car si elle devait se soumettre aux exigences du mensonge, ce serait la ruine de ses propres desseins.

Voici les conditions de lumière et de vérité, les seules conditions sous lesquelles la Force la plus haute descendra ; et c’est seulement la plus haute Force supramentale descendant d’en haut et s’ouvrant le passage d’en bas qui pourra manier victorieusement la nature physique et annihiler ses difficultés… Il faut un don de soi total et sincère, une ouverture de soi tournée exclusivement vers le Pouvoir divin, une admission constante et intégrale de la Vérité qui descend, un constant et intégral rejet du mensonge, des pouvoirs et des apparences du mental, du vital et du physique qui gouvernent encore la nature terrestre.

Le don de soi doit être total et s’étendre à toutes les parties de l’être. Ce n’est pas suffisant que le psychique réponde, que le mental supérieur accepte, ou même que le vital inférieur se soumette et que la conscience physique intérieure sente l’influence. Il ne doit rien y avoir, dans aucune partie de l’être, même la plus extérieure, qui se réserve ou qui se cache derrière des doutes, des confusions, des subterfuges, rien qui se révolte ou se refuse.

Si une partie de l’être se soumet, mais qu’une autre partie se réserve et suive son propre chemin ou pose ses propres conditions, alors chaque fois que cela se produit, vous repoussez vous-même la Grâce divine loin de vous.

Si derrière votre dévotion et votre soumission, vous abritez vos désirs, vos exigences égoïstes et vos insistances vitales, si vous mettez ces choses à la place de l'aspiration vraie ou que vous les mêliez avec elle et que vous vous efforciez de les imposer à la Shakti divine, c'est en vain que vous invoquerez la Grâce divine pour vous transformer.

Extrait de La Mère dans De la Grèce à l’Inde

En illustration : Ange à la Trompette, d'après Edward Burne-Jones, un pastel de Mudita

mardi 10 avril 2012

L’aspiration et la grâce (article en plusieurs parties - partie 2)

Si vous vous ouvrez d’un coté ou dans une partie de votre être à la vérité, et que d’un autre coté vous ouvriez constamment les portes aux forces hostiles, il est futile d’espérer que la Grâce divine demeurera avec vous.

Vous devez garder le temple propre si vous désirez y établir la Présence divine.

Si, chaque fois que le pouvoir intervient et fait descendre la Vérité, vous lui tournez le dos et rappelez le mensonge qui a été expulsé, ce n’est pas la Grâce divine que vous devez blâmer de vous faire défaut, mais la fausseté de votre propre volonté et l’imperfection de votre propre soumission.

Si vous appelez la Vérité et en même temps que quelque choses en vous choisisse ce qui est faux, ignorant et non divin, ou même simplement ne soit pas disposé à le rejeter totalement, alors vous serez toujours exposé aux attaques et la Grâce se retirera de vous. Découvrez d’abord ce qui est faux et obscur en vous-même et rejetez-le avec persistance : alors seulement vous aurez le droit de faire appel au Pouvoir divin pour qu’il vous transforme.

N’imaginez pas que la vérité et le mensonge, la lumière et l’ombre, la soumission et l’égoïsme puissent être admis à demeurer ensemble dans la maison consacrée au Divin. La transformation doit être intégrale et intégral doit être le rejet de tout ce qui s’y oppose.

Rejetez cette notion fausse que le Pouvoir divin fera, et est obligé de faire, tout pour vous sur votre demande et quand bien même vous ne satisfaites pas aux conditions posées par le Suprême. Que votre soumission soit vraie et complète, alors seulement tout le reste sera fait pour vous.

Un extrait de La Mère dans De la Grèce à l’Inde

En illustration : Les Trois Anges de Dali