samedi 13 octobre 2018

Les chaînes (partie 3)

La liberté est la loi de l’être en son unité illimitable, le maître secret de la Nature tout entière. La servitude est la loi de l’amour en l’être qui se donne volontairement pour servir le jeu de ses autres « moi » dans la multiplicité.

Quand la liberté travaille dans les chaînes et quand la servitude devient une loi de la Force et non de l’Amour, la vraie nature des choses est déformée et le mensonge gouverne l’action de l’âme dans l’existence.

La Nature part de cette déformation et joue avec toutes les combinaisons qui peuvent en résulter avant de lui permettre d’être rectifiée. Ensuite, elle rassemble l’essence de toutes ces combinaisons en une nouvelle et féconde harmonie d’amour et de liberté.

La liberté vient d’une unité sans limites, car tel est notre être véritable. Nous pouvons trouver en nous-mêmes l’essence de cette unité ; nous pouvons aussi devenir conscients de son jeu en union avec tous les autres. Cette double expérience est le dessein intégral de l’âme dans la Nature.

Quand nous avons réalisé en nous-mêmes l’unité infinie, alors, nous donner au monde est liberté parfaite et empire absolu.

Infinis, nous sommes affranchis de la mort, car la vie devient un jeu de notre existence immortelle. Nous sommes affranchis de la faiblesse, car nous sommes la mer tout entière jouissant des myriades de chocs de ses vagues. Nous sommes affranchis du chagrin et de la douleur, car nous apprenons à harmoniser notre être avec tout ce qui le touche et à trouver en toute chose l’action et la réaction de la joie de l’existence. Nous sommes affranchis des limitations, car le corps devient un jouet de l’esprit infini et apprend à obéir à la volonté de l’âme immortelle. Nous sommes affranchis de la fièvre du mental nerveux et du cœur, et cependant nous ne sommes pas contraints à l’immobilité.

L’immortalité, l’unité et la liberté sont en nous, attendant notre découverte ; mais pour la joie de l’amour, Dieu en nous sera toujours la Multitude.

Extrait de Aperçus et Pensées