lundi 11 février 2019

Cette apparence corporelle...



Cette apparence corporelle n’est pas tout,
La forme trompe, la personne est un masque ;
Profondément cachés dans l’homme, des pouvoirs célestes peuvent habiter.
Par la mer des ans, sa coque fragile transporte
Un incognito de l’impérissable.
Un esprit attend, qui est la flamme de Dieu,
Une parcelle brûlante du Merveilleux,
Un artiste de sa propre beauté et de son propre délice
Immortel dans notre pauvreté mortelle.
Ce sculpteur des formes de l’Infini,
Cet Habitant masqué, irreconnu,
Initié de ses propres mystères voilés,
Cache sa pensée cosmique dans une petite semence muette.
Dans l’énergie silencieuse de l’Idée secrète
Déterminant la forme et l’acte prédestinés,
Passager de vie en vie, d’étendue en étendue,
Changeant l’image de son être de forme en forme,
Il regarde l’icône qui grandit sous son regard
Et dans le ver de terre, prévoit le dieu qui vient.
Enfin, le voyageur sur les sentiers du Temps
Arrive aux frontières de l’éternité.
Drapé dans le symbole transitoire des humains,
Il sent la substance de son moi qui ne meurt pas
Et perd sa parenté avec la mortalité.
Un rayon de l’Éternel frappe son cœur,
Sa pensée s’élargit à l’infini :
Tout, en lui, se tourne vers les Vastitudes de l’esprit.

 Extrait Savitri  / Chant 3