vendredi 6 juin 2014

Lève tes yeux


Lève tes yeux vers le Soleil.

Il est là, au cœur merveilleux de la vie, de la lumière, de la splendeur.

Contemple les innombrables constellations scintillant dans la nuit tels des feux solennels de l’Eternel veillant dans le silence illimité qui n’est point vide, mais palpite, vibre de la présence d’une unique existence, calme et formidable.

Vois Orion muni de son épée, de sa ceinture, brillant comme au temps de nos Pères, il y a dix mille ans, à l’aube de l’age aryen. Vois Sirius dans toute sa splendeur, la Lyre voguant à des milliards de lieues dans l’océan de l’espace. Souviens-toi que ces mondes innombrables, qui, pour la plupart, dépassent le nôtre en puissance, tourbillonnent à une vitesse indescriptible au grès de l’Ancien des jours, pour aller où ? Lui seul le sait.

Et sache qu’ils sont pourtant un million de fois plus anciens que nos Himalayas, plus solides que les assises des montagnes, et le demeureront jusqu’à ce qu’Il choisisse de les arracher, comme feuilles mortes, de l’arbre éternel de l’Univers.

Imagine l’éternité du Temps, réalise l’infinitude de l’Espace, et souviens-toi que lorsque ces mondes n’étaient pas, Il était, le Même qu’aujourd’hui, et quand ils ne seront plus, Lui, sera toujours le Même.

Perçois sa Présence au-delà de la Lyre - car il est là, et aux confins de l’espace, où l’on ne distingue plus les étoiles de la Croix du Sud, Il est encore là.

Et puis reviens vers la Terre et réalise ce qu’il est. Il est proche de toi. Vois ce vieillard rabougri qui passe près de toi, courbé sur son bâton. Réalises-tu que c’est Dieu qui passe ? Et là, regarde un enfant qui court en riant dans la lumière du soleil. Peux-tu L’entendre rire ? En vérité, Il est plus proche encore. Il est en toi, Il est toi. C’est toi-même qui brûles là-bas, à des millions de lieues dans les étendues infinies de l’Espace, toi qui marches à pas assurés sur les vagues fracassantes de la mer éthérée. C’est toi qui as disposé chaque étoile à sa place et tressé le collier des soleils, pas avec tes mains, mais par ce Yoga, par cette Volonté silencieuse, immobile, impersonnelle.

Lève la tête, O enfant du Yoga ancestral, et cesse de trembler, de douter. Ne crains rien, ne doute pas, ne t’afflige point. Car sous ce corps apparent est l’Un qui d’un souffle peut créer et détruire les mondes.

Extrait de Les Oupanishads