samedi 23 février 2013

Souffrance, pitié, compassion


La pitié est parfois un bon substitut de l’amour, mais ce n’est jamais rien de plus qu’un substitut.

La pitié humaine est issue de l’ignorance et de la faiblesse, elle est l’esclave des impressions sentimentales. La compassion divine comprend, discerne et sauve.

S’apercevoir que sauver de la souffrance le corps ou le mental d’un homme n’est pas toujours pour le bien de l’âme ni du mental ni du corps, est l’une des expériences les plus amères pour celui qui est humainement compatissant.

La compassion sans disctintion est le plus noble don du caractère. Ne pas faire le moindre mal à une seule chose vivante est la plus haute de toutes les vertus humaines. Mais Dieu ne pratique ni l’une ni l’autre. L’homme est-il donc plus noble et meilleur que le Tout-Aimant ?

Celui qui a fait ne serait-ce qu’un peu de bien aux êtres humains, même s’il est le pire des pécheurs, est accepté de Dieu dans les rangs de ceux qui L’aiment et Le servent. Il verra la face de l’Eternel.

Dieu nous chasse de chaque Eden pour nous forcer à traverser le désert et à atteindre un Paradis plus divin. Si tu t’étonnes qu’un passage si desséché et si féroce soit nécessaire, c’est que tu as été mystifié par ton mental et n’as pas étudié ton âme derrière, ni ses désirs muets ni ses ravissements secrets.

Un mental sain hait la douleur, car le désir de la douleur que parfois les hommes entretiennent dans leur mental est morbide et contraire à la Nature. Mais l’âme ne se soucie pas plus du mental et de ses souffrances que le maître de forge de la douleur du minerai dans la fournaise : elle suit ses propres besoins et sa propre fin.

Tant que tu n’auras pas appris à t’empoigner avec Dieu comme un lutteur avec son camarade, la force de ton âme te sera à jamais cachée.

La plus étrange des expériences de l’âme est celle-ci : quand l’âme cesse de se soucier de l’image et de la menace des afflictions, elle s’aperçoit que les afflictions mêmes n’existent nulle part dans notre voisinage. Alors, derrière ces nuages irréels, nous entendons Dieu qui rit derrière nous.

J’avais juré que je ne souffrirais pas de la tristesse du monde ni de la stupidité du monde, de sa cruauté, son injustice, et je rendis mon cœur aussi dur et endurant qu’une meule de moulin, puis je donnai à mon mental le poli de l’acier. Je ne souffris plus, mais la joie m’avait quitté. Alors Dieu a brisé mon cœur et labouré mon mental. Par une angoisse cruelle et incessante je me suis élevé jusqu’à une béatifique absence de douleur, et par le chagrin l’indignation et la révolte, jusqu’à une connaissance infinie et une paix invariable.

Extrait de Pensées et Aphorismes


jeudi 7 février 2013

Quelques images de l'Ashram de Pondicherry






Sri Aurobindo vécut à Pondicherry de 1910 à 1950... La dernière photo est celle du balcon d'où Mère donnait ses Darshans jusqu'en 1973.

Photos : Sri Aurobindo Ashram