dimanche 29 décembre 2013

Les bases de la Sâdhanâ - le Mental (article en plusieurs parties- partie 1)





Le premier pas est d’avoir un mental tranquille.

Acquérir le silence est le pas suivant.

Mais la tranquillité doit être là d’abord. 

Et par le mental tranquille, j’entends une conscience mentale au-dedans qui voit les pensées venir à elle et se mouvoir, mais qui, elle-même, ne sent pas qu’elle pense, ne s’identifie pas avec les pensées et ne les appelle pas siennes. Des pensées et des mouvements peuvent traverser le mental, comme des voyageurs apparaissent, venus d’ailleurs, et passent à travers une contrée silencieuse ; le mental tranquille les observe, ou ne prend pas la peine de les observer, mais dans l’un et l’autre cas, il ne devient pas actif et ne perd pas sa tranquillité.

Le silence est plus important que la tranquillité. 

Il peut être acquis en bannissant totalement du mental intérieur les pensées, en les gardant muettes ou complètement dehors. Mais il s’établit plus facilement par une descente d’en haut : on le sent descendre, pénétrer et occuper ou entourer la conscience personnelle qui tend alors à s’immerger dans le vaste silence impersonnel.

Extraits de Lettres sur le Yoga - Tome 3.

samedi 28 décembre 2013

Les bases de la Sâdhanâ - le Mental (article en plusieurs parties- partie 2)



Tranquilliser le mental de sorte qu’aucune pensée ne vienne n’est pas facile et prends généralement du temps.

L’essentiel est de sentir dans le mental une tranquillité telle que si des pensées viennent, elles ne le troublent pas, ne retiennent pas son attention, ne l’obligent pas à les suivre, mais simplement le traversent et s’en vont. Le mental devient d’abord le témoin du passage de la pensée et non plus le penseur. Ensuite il devient capable de ne pas observer les pensées, il les laisse passer sans les remarquer et se concentre en lui-même ou sur l’objet de son choix sans difficulté. 

Le silence est toujours une bonne chose ; mais par tranquillité du mental, je ne veux pas dire un silence complet. Je veux dire un mental exempt de trouble et de perturbations, ferme, léger et content, afin de pouvoir s’ouvrir à la Force qui changera la nature. L’important est de se débarrasser de l’habitude de se laisser envahir par des pensées troublantes, des sentiments faux, des confusions d’idées, des mouvements malheureux. Tout cela trouble la nature et l’obscurcit et rend difficile la tâche de la Force.

Quand le mental est tranquille et en paix, la Force peut travailler plus facilement. Il devrait vous être possible de voir sans être bouleversé ni déprimé les choses qu’il faut changer en vous. Le changement en serait facilité.

Extraits de Lettres sur le Yoga - Tome 3.

vendredi 27 décembre 2013

Les bases de la Sâdhanâ - le Mental (article en plusieurs parties- partie 3)




La différence entre un mental vide et un mental calme est celle-ci : lorsque le mental est vide, il n’y a pas de pensées, pas de conception, pas d’action mentale d’aucune sorte, sauf une perception essentielles des choses sans formations d’idées.

Tandis que dans le mental calme, c’est la substance de l’être mental qui est immobile, si immobile que rien ne la trouble. 

Si des pensées ou des activités se produisent, elles ne s’élèvent pas du tout du mental, elles viennent du dehors et traversent le mental comme un vol d’oiseaux traverse le ciel dans l’air immobile. Ils passent, ne troublent rien, ne laissent pas de trace. Même si un millier d’images ou les évènements les plus violents traversent le mental, son immobilité paisible demeure, comme si la texture même du mental était faite d’une substance de paix éternelle et indestructible.

Un mental qui a acquis ce calme peut commencer à agir, même intensément et puissamment, mais il conservera son immobilité fondamentale, ne produisant rien de lui-même mais donnant une forme mentale à ce qu’il perçoit d’en haut, sans rien y ajouter du sien, avec calme et impartialité, et pourtant dans la joie de la Vérité et dans la puissance et la lumière heureuses de la transmission.

 Extraits de Lettres sur le Yoga - Tome 3.

mardi 24 décembre 2013

Les bases de la Sâdhanâ - le Mental (article en plusieurs parties- partie 4)




Il n’est pas indésirable pour le mental de devenir silencieux, d’être libre de toute pensée et immobile, car c’est le plus souvent quand le mental tombe dans le silence que se produisent la complète descente d’une vaste paix venant d’en haut et, dans cette vaste tranquillité, la réalisation du Moi silencieux au-dessus du mental, partout déployé dans son immensité.

Seulement dès qu’il y a paix et silence mental, le vital du mental essaie de se précipiter pour occuper la place, ou bien le mental mécanique essaie, dans le même but, de soulever sa ronde de pensées habituelles et triviales. 

Le sâdhâk doit avoir soin de rejeter et de faire taire ces intrus afin que, au moins pendant la méditation, la paix et la quiétude du mental et du vital soient complètes. Le meilleur moyen d’y parvenir est de garder une volonté forte et silencieuse. Cette volonté est celle du Pourousha derrière le mental. Quand le mental est en paix, quand il est silencieux, on peut devenir conscient du Pourousha, lui aussi silencieux et séparé de l’action de la nature.

Etre calme, stable, établi en l’esprit, dhîra, sthira, avoir cette quiétude du mental, cette séparation du Pourousha intérieur de la Prakriti extérieure est très utile, presque indispensable. On ne peut être calme et fixé en l’esprit tant que l’être est soumis au tourbillon des pensées ou au tumulte des mouvements vitaux. S’en détacher, se tenir en arrière, les sentir séparés de soi est indispensable.

Pour découvrir l’individualité vraie et l’installer dans la nature, deux choses sont nécessaires : d’abord, la conscience de son propre être psychique derrière le cœur, et ensuite cette séparation du Pourousha et de la Prakriti

Car le véritable individu est derrière, voilé par les activités de la nature extérieure.

 Extraits de Lettres sur le Yoga - Tome 3.

samedi 23 février 2013

Souffrance, pitié, compassion


La pitié est parfois un bon substitut de l’amour, mais ce n’est jamais rien de plus qu’un substitut.

La pitié humaine est issue de l’ignorance et de la faiblesse, elle est l’esclave des impressions sentimentales. La compassion divine comprend, discerne et sauve.

S’apercevoir que sauver de la souffrance le corps ou le mental d’un homme n’est pas toujours pour le bien de l’âme ni du mental ni du corps, est l’une des expériences les plus amères pour celui qui est humainement compatissant.

La compassion sans disctintion est le plus noble don du caractère. Ne pas faire le moindre mal à une seule chose vivante est la plus haute de toutes les vertus humaines. Mais Dieu ne pratique ni l’une ni l’autre. L’homme est-il donc plus noble et meilleur que le Tout-Aimant ?

Celui qui a fait ne serait-ce qu’un peu de bien aux êtres humains, même s’il est le pire des pécheurs, est accepté de Dieu dans les rangs de ceux qui L’aiment et Le servent. Il verra la face de l’Eternel.

Dieu nous chasse de chaque Eden pour nous forcer à traverser le désert et à atteindre un Paradis plus divin. Si tu t’étonnes qu’un passage si desséché et si féroce soit nécessaire, c’est que tu as été mystifié par ton mental et n’as pas étudié ton âme derrière, ni ses désirs muets ni ses ravissements secrets.

Un mental sain hait la douleur, car le désir de la douleur que parfois les hommes entretiennent dans leur mental est morbide et contraire à la Nature. Mais l’âme ne se soucie pas plus du mental et de ses souffrances que le maître de forge de la douleur du minerai dans la fournaise : elle suit ses propres besoins et sa propre fin.

Tant que tu n’auras pas appris à t’empoigner avec Dieu comme un lutteur avec son camarade, la force de ton âme te sera à jamais cachée.

La plus étrange des expériences de l’âme est celle-ci : quand l’âme cesse de se soucier de l’image et de la menace des afflictions, elle s’aperçoit que les afflictions mêmes n’existent nulle part dans notre voisinage. Alors, derrière ces nuages irréels, nous entendons Dieu qui rit derrière nous.

J’avais juré que je ne souffrirais pas de la tristesse du monde ni de la stupidité du monde, de sa cruauté, son injustice, et je rendis mon cœur aussi dur et endurant qu’une meule de moulin, puis je donnai à mon mental le poli de l’acier. Je ne souffris plus, mais la joie m’avait quitté. Alors Dieu a brisé mon cœur et labouré mon mental. Par une angoisse cruelle et incessante je me suis élevé jusqu’à une béatifique absence de douleur, et par le chagrin l’indignation et la révolte, jusqu’à une connaissance infinie et une paix invariable.

Extrait de Pensées et Aphorismes


jeudi 7 février 2013

Quelques images de l'Ashram de Pondicherry






Sri Aurobindo vécut à Pondicherry de 1910 à 1950... La dernière photo est celle du balcon d'où Mère donnait ses Darshans jusqu'en 1973.

Photos : Sri Aurobindo Ashram

mardi 1 janvier 2013