dimanche 8 novembre 2009

Patience et sincérité




La présence d’imperfections, et même d’imperfections nombreuses et sérieuses, ne saurait être un empêchement permanent au progrès du yoga.

Je ne parle pas de retrouver l’ouverture antérieure, car, suivant mon expérience, ce qui vient après une période d’obstruction ou de lutte, est généralement une ouverture nouvelle et plus large, une conscience plus vaste et un progrès par rapport à ce que l’on avait gagné auparavant et qui pour un temps semblait perdu - mais ne l’était qu’en apparence.

Le seul empêchement qui puisse être permanent, mais qui ne l’est pas nécessairement, car cela aussi peut changer, c’est l’insincérité.

Si l’imperfection était un empêchement, nul homme ne pourrait réussir dans le yoga, car tous sont imparfaits, et je ne suis pas sûr d’après ce que j’ai vu, que ce ne soient pas ceux qui ont la plus grande capacité pour le yoga, qui n’aient aussi le plus souvent, ou n’aient eu, les plus grandes imperfections.

Vous connaissez, je suppose, le commentaire de Socrate sur sa propre nature. Beaucoup de grands yogi pourraient en dire autant de leur propre nature humaine initiale. Dans le yoga, la seule chose qui compte finalement, c’est la sincérité, et avec elle la patience de persister sur le chemin. Beaucoup, même sans cette patience, vont jusqu’au bout, car en dépit de la révolte, de l’impatience, de la dépression, du découragement, de la fatigue, de la perte temporaire de la foi, c’est une force plus grande que leur moi extérieur – la force de l’Esprit, l’élan du besoin de l’âme – qui les pousse à travers les nuages et les brouillards, vers le but devant eux.

Les imperfections peuvent être des pierres d’achoppement et faire faire de mauvaises chutes momentanées, mais elles ne peuvent pas être un empêchement permanent. Les obscurcissements qui viennent de quelque résistance de la nature peuvent être des excuses de retard plus sérieuses, mais eux non plus ne durent pas toujours.

Extrait de Les Bases du Yoga