mardi 10 novembre 2009

L'alternance des périodes sombres et brillantes




Je crois que les alternances de périodes sombres et brillantes sont l’expérience presque universelle des yogis et que les exceptions sont très rares.

Si l’on cherche les raisons de ce phénomène, tellement désagréable pour notre nature humaine impatiente, on en trouvera, je pense, deux principales.

La première est que la conscience humaine ne peut pas supporter une descente constante de Lumière, de Pouvoir ou d’Ananda, ou bien elle ne peut pas à la fois les recevoir et les absorber ; elle a besoin de périodes d’assimilation. Mais cette assimilation se poursuit derrière le voile de la conscience de surface ; l’expérience ou la réalisation qui sont descendues, se retirent derrière le voile et laissent en jachère la conscience extérieure, de surface, pour qu’elle se prépare à une nouvelle descente.

Aux stades plus mûrs du yoga, ces périodes sombres ou ternes deviennent plus courtes, moins, pénibles et elles sont aussi allégées par le sentiment d’une conscience plus grande qui, bien qu’elle n’agisse pas pour un progrès immédiat, demeure cependant et soutient la nature extérieure.

La seconde cause est une résistance, quelque chose dans la nature humaine qui n’a pas senti la descente antérieure, qui n’est pas prêt et peut être ne veut pas changer – souvent, une forte formation habituelle du mental ou du vital, ou bien une inertie momentanée de la conscience physique, mais pas exactement une partie de la nature – et ceci, ouvertement ou secrètement, fait surgir l’obstacle. Si l’on peut détecter en soi-même la cause, la reconnaître, voir son fonctionnement et appeler le Pouvoir qui la fera disparaître, les périodes d’obscurité peuvent être grandement raccourcies et leur acuité diminue.

Mais dans tous les cas, le Pouvoir divin poursuit son travail par derrière, et un jour, peut-être au moment où l’on s’y attend le moins, l’obstacle se brise, les nuages s’évanouissent et de nouveau la lumière et le soleil sont là.

La meilleure attitude dans ces circonstances, si l’on peut la prendre, est de ne pas de tourmenter, de ne pas se décourager, mais de persévérer tranquillement et de se garder ouvert, étalé à la Lumière, en attendant avec foi sa venue. J’ai constaté que cela raccourcissait la durée de l’épreuve.

Après, quand l’obstacle a disparu, on s’aperçoit qu’un grand progrès s’est accompli et que la conscience est bien plus capable qu’auparavant de recevoir et de retenir. Il y a une compensation à toutes les épreuves et les tribulations de la vie spirituelle.

Extrait de Les Bases du Yoga